skip to main | skip to sidebar

Christine Le Fort

chorégraphe et plasticienne

mercredi 14 mai 2008

James Thiérrée (spectacle)

Absolument fabuleux !!!
Publié par Christine Le Fort à 15:39
Article plus récent Article plus ancien Accueil

Site artistique

  • http://chlefort.be
" Quand l'art nous déshabille, on se colle à sa peau "

Ch. Le Fort.


Qui êtes-vous ?

Ma photo
Christine Le Fort
Alcoolique abstinente
Afficher mon profil complet

Archives du blog

  • ►  2009 (1)
    • ►  août (1)
  • ▼  2008 (10)
    • ►  décembre (1)
    • ►  juillet (1)
    • ▼  mai (1)
      • James Thiérrée (spectacle)
    • ►  mars (4)
    • ►  janvier (3)
 
Mes liens préférés :

Philosophie et Spiritualité

  • http://sergecar.perso.neuf.fr

"Le Yi-King"


http://www.afpc.asso.fr/wengu/wg/wengu.php?lang=fr&l=Yijing&no=0

_______________________________________________
______________________________________________





L’élégance de l’abandon.







- Racontes-moi comment tu fais ? Dis-moi tout ce qui te domine, quel est cet abandon qui a tant d’élégance ?

Aurélie ne sait pas répondre, le clavier continue à frémir. Elle écrit sans cesse et c’est comme si des mots nouveaux s’affichaient dans sa tête.
Elle constate une seule chose : il ne faut pas zapper le présent, il faut le prendre in extremis car à la moindre hésitation, les nœuds de l’imagination ne coulent plus, ils bâillonnent et retardent la pensée immédiate, la spontanéité propice au dépouillement de l’âme.
Ses doigts pianotent plus vite que l’émoi et les mots qui jettent l’encre communient avec la plus belle échéance : celle qui a tous les délais pourvu qu’on l’écoute.

L’inspiration n’est pas une légende, c’est maintenant ou jamais que l’être a quelque chose à dire, comme si c’était la dernière fois… Alors l’intimité latente rayonne tout autour de soi et les nœuds se défont, coulent dans les courants les plus forts et une nouvelle fois encore, l’âme s’informe sur elle-même.


- Racontes-moi comment tu fais ?

Aurélie n’entend pas, elle est sourde aux questions. Voilà donc une vie bien paisible pensent les autres qui n’ont pas la conviction que la vie s’improvise avant d’autoriser le bonheur, se laisser aller pour prendre la forme que l’on aime.

- Dis-moi ce qui te domine ?

Aurélie ne sait pas car son besoin d’amour est subtil, il n’a que des propos qui économisent le temps en prenant chaque mot comme un secret qu’on lâche pour la première fois.
Aurélie reconnaît la chance qu’elle a d’arrêter de penser, de ne pas vouloir changer le monde quand il est là si beau à ses pieds et ici dans ses mains qui la conjuguent instantanément. Ici dans un monde où tout semble permis puisqu’elle se met hors d’elle-même.

Un abandon plein d’élégance dont les étapes sont faciles puisqu’il n’a plus d’échéances tant que l’âme s’informe d’elle-même, elle ondule comme une vague, elle prend la souplesse d’une marée montante.

C’est aussi quand Aurélie se lit qu’elle sent qu’elle a de la chance car elle n’entend plus les formules infirmes et les devinettes, les questions qui se fâchent au lieu de rire…
N’est-ce pas un des plus bel abandon qu’une gorge déployée dans la dérision ?
Aurélie ne rit pas de tout, mais souvent, elle n’a de sérieux que dans l’embarras des mots, il y en tellement pour se vider d’elle-même, se vidanger afin que son dedans ne stagne pas. Le mouvement c’est la vie.

- Racontes-moi…

Tout se raconte, alors par où commencer ?
Aurélie pianote sur le clavier et ses pensées pressées dans les mots ont les couleurs d’une réponse. Commencer pour toujours pour ne pas avoir peur. Les premiers pas sont les plus solides, car même s’ils sont parfois gauches, leur avidité donne naissance à la suite, à d’autres premiers pas et encore et encore.


Mais c’est vrai, parfois il faut s’asseoir, laisser au temps le temps de ne rien faire et l’on croit que rien ne se passe mais les choses assises ont toujours quelque chose à élever, c’est des tournants qu’il faut prendre malgré leurs dangers.
Quand la vie est si droite, il n’y a plus que des rétroviseurs pour voir ce que le temps a tracé et c’est alors que le passé nous empêche d’avancer.


Aurélie écrit et quand elle se lève, tout s’inverse en elle afin de mélanger et de secouer tous les instants. Elle prend plaisir à se lever car dans tous ses mouvements, les rétroviseurs sont paumés.
Elle met toute sa vie ensemble et la conjugue comme elle le veut, comme elle l’a préfère.

Partir de soi-même pour mieux revenir.
Se souvenir de tout, surtout de soi… Et ne pas regarder dans les rétroviseurs qui agitent les passés insistants.


Aurélie voit les mots de l’autre phrase, la phrase d’avant sur la même page…
Elle fait un tout avec elle-même.



Christine Le Fort.

  • De la danse à la peinture
  • http://chlefort.be

______________________________________________
Les mots sont souvent plus timides que le regard...
Mais déposez-les ici.
Merci.

" Les sauts du silence "